La saxifrage cotylédon s’accroche aux fissures de quelques parois granitiques en Haute-Savoie et dans les Pyrénées centrales et dévoile sa magnifique inflorescence aux grimpeurs motivés.
La saxifrage cotylédon est la plante des grimpeurs. Elle s’accroche aux parois verticales de granite en se nichant dans les fissures. Comme toutes les plantes de sa famille, la saxifrage cotylédon est rupicole et vivace. Saxifrage vient du latin et pourrait se traduire par brise-rocher. Son goût pour la varappe la préserve de la plupart des nuisances directes. Si vous avez la chance de rencontrer ses belles inflorescences, sur une voie d’escalade par exemple, prenez soin de ne pas l’arracher ou la piétiner. Cette saxifrage bénéficie d’une protection de la région Rhône-Alpes, elle figure sur la liste rouge en tant qu’espèce quasi menacée. En Haute-Savoie, elle a la chance d’être surtout présente dans des réserves naturelles.
La saxifrage cotylédon à la loupe
Nom latin : Saxifraga cotyledon
Nom vernaculaire : Saxifrage cotylédon
Famille : Saxifragacées
Reconnaissance : En période de floraison, la saxifrage cotylédon se distingue par une belle inflorescence retombante qui peut atteindre 70cm de long. L’inflorescence est constituée de fleurs blanches, parfois ponctuées de rouge, et peut compter plusieurs centaines de fleurs. La plante est poilue et glanduleuse. Une tige, florifère dès la base, s’élève au-dessus d’une rosette de 8 à 12cm de diamètre. Les feuilles sont coriaces, à marge denticulée, allongées et spatulées. La floraison a lieu de juillet à août.
La saxifrage cotylédon affectionne les parois verticales de granite
Ecologie – répartition : La saxifrage cotylédon est une plante de pleine lumière qui est assez xérophile. On ne l’observe que dans les rochers et parois verticales, sur terrain granitique, aux étages subalpins et alpins entre 1100 et 2400 m d’altitude.
La plante est artico-alpine. Elle a été identifiée en Scandinavie, en Islande et en France. Dans l’hexagone, on la rencontre principalement dans les Pyrénées centrales et en Haute-Savoie. Elle est assez fréquente sur la face sud des Aiguilles-Rouges et plus rare dans le massif du Mont-Blanc. Elle a élu domicile dans les réserves naturelles des Aiguilles-Rouges, du vallon de Bérard, de Carlaveyron et des Contamines-Montjoie.
Le ressenti de Denis Jordan, botaniste spécialiste des plantes rares, sur la saxifrage cotylédon :
« C’est un réel plaisir de longer la base des parois granitiques du massif des Aiguilles Rouges et d’y rencontrer l’imposante et remarquable Saxifrage cotylédon. Cette plante pouvant exceptionnellement produire jusqu’à 800 fleurs, accrochée dans les fissures, ployant sous le poids des fleurs, est l’une des plus rares et des plus spectaculaires fleurs de la vallée de Chamonix. »
Sources bibliographiques
- « La flore rare ou menacée de Haute-Savoie », Denis Jordan, Naturalia Publications.
- Telabotanica
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