Et si la plus célèbre des mauvaises herbes de nos jardins était en fait une des plantes sauvages comestibles les plus bénéfiques pour l’homme ? Portrait d’une mal-aimée qui nous veut du bien.
La grande ortie est aujourd’hui considérée comme la reine des mauvaises herbes. Elle est celle qui envahit nos haies, nos jardins et le bord des chemins. Celle avec qui nous devons prendre des gants pour ne pas nous piquer. Celle qui, finalement, s’entête à pousser partout où l’homme passe… Et si l’ortie nous voulait du bien ? La grande ortie est une plante sauvage comestible à haute valeur nutritionnelle. Protéines, fer, zinc, vitamines C, l’ortie est la madame « plus » des plantes comestibles… Plus de vitamines C que dans le kiwi ou les oranges, plus de fer que dans les épinards… Comme le dit François Couplan, le célèbre botaniste qui a rendu aux plantes comestibles leurs lettres de noblesses : « S’il ne devait rester qu’une plante, il nous faudrait l’ortie ! ».
En occident, l’ortie est utilisée depuis l’antiquité pour ses multiples vertus : tonique, anti-inflammatoire ou encore hémostatique. Dans nos montagnes, la soupe d’ortie est une recette qu’on prépare encore pour affronter les rudesses de l’hiver. Mais comme beaucoup de plantes sauvages comestibles, elle a été éclipsée par les produits de l’agriculture intensive, puis progressivement oubliée. L’ortie attire de nouveau notre attention depuis que nous avons commencé à nous intéresser à la valeur nutritive de nos aliments. Et là, les jolis légumes du supermarché ne peuvent pas rivaliser avec notre fidèle ortie (ni avec les autres plantes sauvages comestibles d’ailleurs) !
La grande ortie à la loupe
Nom latin : Urtica dioica
Noms vernaculaires : Grande ortie, ortie dioïque, ortie commune
Famille : Urticacées
Teneur et vertus : La grande ortie contient des protéines en grande quantité, du fer, du zinc, du magnésium, du calcium, des vitamines A et C, des omégas 3, 6 et 9. Les feuilles ont principalement des vertus anti-asthéniques, anti-anémiques, anti-inflammatoires et dépuratives. La décoction de racine est utilisée pour lutter contre les troubles de la prostate.
La grande ortie affectionne les milieux modifiés par l'homme
Récolte : Sommités tendres et feuillues de préférence au printemps avant la floraison. Mais des coupes régulières permettent de récolter ces jeunes feuilles jusqu’aux premières gelées (souvent octobre ou novembre). Les racines peuvent se récolter toute l’année.
Localisation : La grande ortie affectionne les milieux enrichis en azote. Elle est dite rudérale, car affectionne les milieux modifiés par l’homme. On la trouve dans les jardins, les haies, les décombres, les reposoirs à bestiaux, les chalets d’alpage, le bord des chemins et les forêts alluviales. Elle est très commune de l’étage collinéen à l’étage subalpin. Elle forme de grandes colonies.
Reconnaissance : Plante vivace de 50cm à plus d’un mètre, à tige dressée, couverte de poils raides et piquants. Ses feuilles sont opposées, grandes, ovales, aux poils urticants, à grandes dents et pointues au sommet. Les fleurs sont minuscules, verdâtres, et pendent à l’aisselle des feuilles en grappes rameuses. Fleurs mâles et femelles sont sur différents pieds.
Cuisiner la grande ortie
« Lors de vos randonnées, consommez des jeunes feuilles d’ortie crues pour vous redonner un coup de fouet. Prenez la feuille par-dessous entre le pouce et l’index. Pressez, roulez la feuille en boule pour évacuer le liquide urticant, et mâcher.
Les orties se cuisinent à toutes les sauces : pesto, beurre d’ortie, soupe, gratin, quiche, tarte, jus… »
7 à 8 poignées de têtes d’orties (500g)
1 filet d’huile d’olive
sel, poivre
45g de farine de petit épeautre
1 échalote et une gousse d’ail
1.5l d’eau
- Laver les orties et les faire revenir dans un faitout avec l’huile d’olive, l’échalote et l’ail émincé.
- Verser la farine en pluie et ajouter l’eau progressivement en évitant les grumeaux. Une fois toute l’eau versée, faire cuire pendant 15 minutes.
- Mixer et servir avec un peu de crème fraîche.
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Sources bibliographiques
- « Plantes comestibles, cueillette et recettes des 4 saisons », Guy Lalière, Christophe Anglade et Christophe Leray aux éditions Debaisieux.
- « Encyclopédie des plantes sauvages, le régal végétal », François Couplan, aux éditions Le sang de la terre.
- Telabotanica
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